Réfractaires en Thérapie : Quand la Résistance Freine le Travail sur Soi
- Emmanuel Page

- 25 juil. 2024
- 6 min de lecture

La thérapie est un voyage intérieur qui nécessite un engagement, une ouverture et, surtout, une volonté de changement. Pourtant, il arrive que certaines personnes, bien qu'elles se lancent dans ce processus, restent réfractaires lors des entretiens thérapeutiques. Cette résistance peut être un obstacle majeur à un véritable travail sur soi. Explorons ensemble les raisons de cette résistance et les moyens de la surmonter.
Comprendre la Résistance Thérapeutique
La résistance en thérapie n'est pas rare. Freud, le père de la psychanalyse, a longuement étudié ce phénomène. Selon lui, la résistance est une défense inconsciente contre les souvenirs douloureux et les émotions désagréables. C'est une manière pour l'inconscient de se protéger contre les bouleversements qui peuvent entraîner le travail thérapeutique.
Les Manifestations de la Résistance
La résistance peut se manifester de diverses façons :
Évitement des sujets importants : Parler de manière superficielle ou éviter les sujets douloureux.
Rationalisation excessive : Expliquer chaque sentiment ou comportement de manière logique sans s'autoriser à ressentir.
Diminution de l'engagement : Arriver en retard aux séances, oublier les rendez-vous ou arrêter la thérapie prématurément.
Dévalorisation du thérapeute : Critiquer les méthodes ou remettre en question les compétences du thérapeute.
Passivité : Adopter une attitude de spectateur, sans vraiment participer activement au processus thérapeutique.
Les Raisons de la Résistance
Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi une personne reste réfractaire en thérapie :
Peur du changement : Changer signifie sortir de sa zone de confort, même si cette zone est source de souffrance.
Traumatismes passés : Les blessures émotionnelles profondes peuvent rendre le travail introspectif très douloureux.
Manque de confiance : Une méfiance envers le thérapeute ou le processus thérapeutique peut empêcher une véritable ouverture.
Mécanismes de défense : Des mécanismes de défense très ancrés, tels que le déni ou la projection, peuvent bloquer le travail thérapeutique.
Pression sociale ou familiale : Venir en thérapie pour faire plaisir à quelqu'un d'autre plutôt que par un désir personnel peut limiter l'efficacité du traitement.
La Relation de Confiance en Thérapie
La relation de confiance qui s'établit entre le thérapeute et le client est fondamentale pour le succès du processus thérapeutique. Cette relation, souvent appelée « alliance thérapeutique », est basée sur la compréhension, l'acceptation et la non-jugement. Une bonne alliance thérapeutique permet au client de se sentir en sécurité et soutenu, ce qui facilite l'exploration des émotions et des expériences difficiles. La confiance mutuelle encourage également une communication ouverte et honnête, essentielle pour un travail introspectif profond. Lorsque cette confiance est établie, le client est plus enclin à surmonter ses résistances et à s'engager pleinement dans le processus thérapeutique.
Comment taire et Surmonter la Résistance
Établir une relation de confiance : Le lien thérapeutique est crucial. La confiance entre le thérapeute et le client peut aider à abaisser les barrières de résistance.
Reconnaître la résistance : Admettre l'existence de la résistance est la première étape pour la surmonter. En discutant ouvertement avec le thérapeute peut être bénéfique.
Explorer les peurs sous-jacentes : Comprendre ce qui fait peur dans le changement peut aider à aborder la résistance avec plus de compassion et de lucidité.
Petits pas : Plutôt que de viser de grands changements, se concentrer sur de petites étapes peut rendre le processus moins intimidant.
Engagement personnel : Le désir de changer doit venir de l'intérieur. Encourager l'auto-réflexion et l'auto-motivation peut renforcer cet engagement.

Conclusion
La résistance en thérapie est une barrière naturelle la plus surmontable. Elle fait partie intégrante du processus thérapeutique et, lorsqu'elle est abordée avec patience et compréhension, peut même devenir un outil de croissance personnelle. La clé réside dans la reconnaissance de cette résistance et dans l'engagement à travailler à travers elle, en collaboration avec le thérapeute.
Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, sachez qu'il est possible de transformer cette résistance en un levier de changement. Le chemin vers le mieux-être est semé d'embûches, mais chaque pas en avant, aussi petit soit-il, est une victoire sur soi-même.
Exemple de Situation : La Réfractaire en Thérapie
Contexte : Marie, une femme de 35 ans, décide de consulter un thérapeute à cause de ses crises d'angoisse fréquentes et d'une sensation générale de mal-être. Elle a été accueillie par son entourage, notamment par son partenaire et ses amis proches, à chercher de l'aide professionnelle.
Première Séance : Lors de leur première rencontre, le thérapeute demande à Marie de parler de ses ressentis et des raisons qui l'ont amenée en thérapie. Marie reste vague, donnant des réponses superficielles et entraînant les sujets profonds ou personnels. Elle explique qu'elle a beaucoup de choses à gérer et que ses angoisses sont probablement dues au stress du travail.

Manifestations de la Réfractarité :
Évitement des sujets importants : À chaque fois que le thérapeute tente d'approfondir une question, notamment sur son passé ou ses relations familiales, Marie change de sujet ou répond de manière évasive.
Rationalisation excessive : Elle justifie ses crises d'angoisse par des causes externes comme le stress du travail ou des situations spécifiques, sans admettre qu'il pourrait y avoir des raisons plus profondes.
Diminution de l'engagement : Marie arrive souvent en retard à ses séances, trouve des excuses pour annuler à la dernière minute, et montre peu d'enthousiasme pour les exercices ou les techniques proposées par le thérapeute.
Dévalorisation du thérapeute : Elle exprime des doutes sur l'efficacité de la thérapie, disant des choses comme "Je ne suis pas sûr que ça va vraiment m'aider" ou "Je ne sais pas si parler de mes problèmes sert à quelque chose" .
Interactions Thérapeutiques : Le thérapeute remarque ces signes de résistance et, au lieu de les confronter directement, tente d'établir un climat de confiance. Il explique à Marie que ses sentiments de doute et de résistance sont normaux et font partie du processus thérapeutique. Il l'encourage à exprimer ses inquiétudes et ses réserves concernant la thérapie.
Surmonter la Résistance : Progressivement, le thérapeute travaille à créer une alliance thérapeutique plus forte. Il valide les sentiments de Marie et lui montre qu'il est là pour l'accompagner sans jugement. Par exemple, lorsque Marie évite un sujet important, le thérapeute reconnaît la difficulté de parler de ces choses et d'explorer avec elle ce qui pourrait rendre ces conversations plus faciles.
Évolution de la Thérapie : Avec le temps et grâce à l'établissement d'une relation de confiance, Marie commence à se sentir plus en sécurité pour parler de ses peurs et de ses expériences passées. Elle découvre que ses crises d'angoisse sont en partie liées à des événements traumatisants de son enfance qu'elle avait enfouis.
Conclusion : Marie se rend compte que sa résistance initiale était une manière de se protéger de souvenirs douloureux. En acceptant de faire face à ces souvenirs et en travaillant à travers ses peurs avec le soutien de son thérapeute, elle commence à voir des améliorations significatives dans sa vie quotidienne et une diminution de ses crises d'angoisse.

Les Bouleversements en Thérapie Analytique : Un Passage Nécessaire pour le Travail Thérapeutique
La thérapie analytique, souvent appelée psychanalyse, est une forme de psychothérapie qui plonge profondément dans les aspects inconscients de l'esprit. Elle explore les pensées, les sentiments et les expériences passées qui influencent notre comportement actuel. Ce type de thérapie peut provoquer des bouleversements émotionnels significatifs, mais ces perturbations font partie intégrante du processus de guérison et de transformation.
Les Bouleversements : Une Réaction Normale et Nécessaire
Lorsqu'une personne commence une thérapie analytique, elle commence également un voyage vers la soi, souvent en explorant des souvenirs et des émotions enfouis. Ces explorations peuvent être douloureuses et déroutantes, provoquant des réactions émotionnelles intenses. Il n'est pas rare de ressentir une exacerbation temporaire des symptômes tels que l'anxiété, la tristesse ou même la colère. Ces bouleversements sont une réaction normale à la confrontation avec des aspects de soi-même longtemps réprimés ou ignorés.
Le processus de catharsis
L'un des objectifs de la thérapie analytique est d'atteindre une catharsis, c'est-à-dire une libération émotionnelle profonde. En parlant librement de ses pensées et de ses sentiments, le patient peut se libérer de la charge émotionnelle associée à des expériences traumatisantes ou conflictuelles. Ce processus peut être bouleversant, car il implique de revisiter les moments douloureux de la vie et de les réévaluer avec l'aide du thérapeute.
La Résistance et ses Manifestations
Au cours de la thérapie, il est courant de rencontrer des résistances. La résistance est une défense psychologique qui protège l'individu contre l'anxiété qui peut provoquer la confrontation avec des vérités désagréables. Elle se manifeste de diverses manières : oubli des rendez-vous, évitement de sujets importants, rationalisation excessive, ou encore dévalorisation de l'efficacité de la thérapie. Ces résistances sont des signes que des vérités sont importantes sur le point d'émerger.
Le Rôle du Transfert et du Contre-Transfert
Le transfert, où le patient projette des sentiments et des attitudes de relations passées sur le thérapeute, et le contre-transfert, où le thérapeute projette ses propres sentiments sur le patient, sont des aspects cruciaux de la thérapie analytique. Ces dynamiques peuvent provoquer des bouleversements émotionnels, mais elles offrent également des opportunités uniques de comprendre et de travailler sur des relations passées et présentes. En explorant ces réactions, le thérapeute et le patient peuvent dénouer des schémas relationnels dysfonctionnels.
Les effets à long terme
Bien que la thérapie analytique puisse être émotionnellement éprouvante, les effets à long terme en valent souvent la peine. En faisant face aux souvenirs refoulés, aux conflits internes et aux schémas de comportement négatifs, les patients peuvent atteindre une compréhension plus profonde d'eux-mêmes et une plus grande liberté émotionnelle. Ils apprennent à intégrer leurs expériences passées dans leur vie actuelle de manière plus saine, ce qui conduit à une durable de leur bien-être mental.
Conclusion
Les bouleversements émotionnels en thérapie analytique sont non seulement inévitables mais aussi essentiels pour le processus thérapeutique. Ils signalent que le patient est en train de toucher des aspects fondamentaux de son psychisme qui nécessairement une attention et une guérison. En travaillant à travers ces perturbations avec un thérapeute qualifié, les patients peuvent espérer une transformation profonde et durable, les aidant à vivre de manière plus équilibrée et satisfaisante.







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